Restaurants et identités alimentaires Québécoises : Montréal, 1960-2017

Terminé

L’alimentation est une composante centrale dans nos existences. Si elle répond à une nécessité vitale et
physiologique, elle définit aussi les identités individuelles et collectives. Les produits du terroir, les recettes typiques ou encore les plats emblématiques sont autant d’éléments qui servent à définir et identifier une culture par rapport à une autre. Ces éléments n’existent toutefois pas par essence et sont l’objet de constructions qui s’inscrivent souvent dans des mouvements de formation de l’État-nation et plus récemment dans des dynamiques touristiques et de développement territorial.
Avec l’accroissement du tourisme gourmand, qui donne une place prépondérante à la nourriture et à son
expérience au sein du voyage, les cuisines et autres produits typiques deviennent en effet des attraits
touristiques et des éléments à découvrir par les touristes en quête d’« authenticité » et de traditions locales. Dans ce contexte, le restaurant se positionne comme le lieu de découverte et de valorisation des identités. Au Québec, Montréal est reconnue depuis longtemps comme une ville d’intérêt pour sa gastronomie. Depuis peu, elle se positionne comme capitale gastronomique. Parmi ses atouts, la métropole met en avant son nombre important et sa grande variété de restaurants. Toutefois, rares sont ceux qui s’affichent comme tenant d’une identité culinaire québécoise. Ce constat nous amène à nous questionner sur cet objet. Il explore le restaurant considéré comme un espace culturel et comme un marqueur qui permet d’appréhender les dynamiques identitaires, urbaines et touristiques présentes dans la ville. Pour en rendre compte, nous analysons les représentations du restaurant québécois dans plusieurs médias imprimés, dont des guides touristiques et gastronomiques et des articles de la presse quotidienne, entre 1960 et 2017. Analyser l’évolution du restaurant identitaire québécois et ses différentes caractéristiques durant cette période de grands bouleversements, procure une nouvelle manière d’appréhender les transformations de la société québécoise, de son urbanité montréalaise ainsi que de la construction des représentations de ses identités depuis la Révolution tranquille.